vendredi 11 avril 2008

Machine à friser les queues

J'avoue n'avoir rien vu venir. J'étais au plus profond de l'ultime trou, je tire sur la crosse tout en lâchant la gâchette et en quelques tours allant à leur perte me voilà avec un perforateur-burineur de 20 kg en travers de la gueule, suspendu à ma queue de cheval passée devant pour l'occasion.

Le premier qui rigole, je lui fais un indéfrisable express hein! Et puis c'est moi qui me marrais tout seul tant je me sentais con. Le premier truc qui m'est venu à l'esprit c'est pourvu que je ne sois pas obligé de couper mes cheveux pour me libérer.

J'ai bien mis cinq minutes pour démêler, sans rien y voir car tout avait gravi mon cuir chevelu pour aller se bloquer au sommet de mon crâne. Je ne ressentais aucune douleur, seulement la chaleur du bloc pneumatique contre mon front. Cette saleté de machine n'étant pas débrayable, il est impossible de manoeuvrer le mandrin manuellement, il a donc fallu que je fasse tourner toute la machine sur elle-même, en prenant garde de ne pas actionner la gâchette au risque de me retrouver scalpé pour de bon.

Après étude, j'ai compris ce qui s'était passé. Quand j'utilise des machines, j'ai l'habitude de boutonner mes manches de chemise, en mettre les pans dans mon pantalon, et rattacher mes cheveux puis les loger dans mon col afin que rien ne soit une tentation pour quelque élément tournant. Sur ce coup, j'ai oublié que j'avais une écharpe, avec des franges en plus. Je tiens toujours les électroportatifs à bout de bras sauf que là, j'étais en équilibre instable dans une cage d'escalier et le recul était limité. j'ai d'ailleurs ressenti un obstacle dans mon dos quand j'ai retiré la mèche du mur, ce qui m'a obligé à ramener la machine vers moi. La réaction en chaîne qui s'en est suivie reste surprenante.

Une frange de mon écharpe en synthétique s'est collée à l'extrémité de la mèche en carbure de tungstène brûlante en rotation, ce qui a tortillé une bonne partie de l'écharpe qui a, à son tour, entraîné ma queue de cheval. Quand tout a été roulé ensemble comme un torchon qu'on essore, le cordage de cheveux et tissu mêlés s'est enroulé autour de la mèche puis du mandrin pour finir copieusement tassé sur ma tête. Ça a dû aller drôlement vite parce-que la machine n'était plus alimentée et seule l'inertie mécanique la faisait tourner.

Ce traitement de choc n'a agi que sur mes cheveux, au contact de ces éléments chauds, et tassés comme ils étaient autour, ils ont maintenant tendance à se rouler en hélice tout seuls.

P.S. J'inaugure la rubrique BOULETTE avec cette mésaventure, j'en ai plein en magasin, c'est pas que je sois casse-cou mais plus je prends de précautions, plus ça merdoye. Vous pourrez déjà en trouver quelques-unes dans De-MémoirE sur PagailleuX-One, vous verrez que j'ai commencé très jeune les exercices de style.

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